L'historique

« […] en 1803, à cause d’améliorations dans la connaissance du développement de la vie humaine dans l’utérus, la Grande-Bretagne a adopté la Loi de Lord Ellenborough. Cette loi déclarait que l’avortement était un crime et une infraction grave à tout moment après la conception. […] Les interdits britanniques avaient force de loi au Canada lorsque le Canada a rédigé son propre Code Criminel qui est entré en vigueur en 1893. »

 

L'avortement n'a pas toujours été légal. Comme vous le savez certainement déjà, toute interruption de la grossesse, impliquant l’action volontaire humaine, était sérieusement punie avant les années 80.

C’est en 1920 que les premières ressources de contrôle des naissances sont apparues, mais nous étions encore bien loin de parler d’avortement.

C’est en 1968 qu’est survenu un grand événement qui aura des conséquences en faveur de la légalisation de l’avortement : l’élection au titre de Premier Ministre du Canada de Pierre-Elliot Trudeau, homme politique croyant en la pertinence de rendre accessible le recours à l’avortement.

En 1969, le Ministre Trudeau réussit, avec le projet de loi C-150, à amender l’Article 251 du Code Criminel du Canada qui criminalisait l’avortement. À partir de là, la pratique était légale dans la mesure où la santé de la femme est en danger et que cette possibilité soit approuvé par un « Comité d’avortement thérapeutique ».

La figure emblématique du droit à l’avortement, Henry Morgentaler, fait son apparition dans l’histoire en 1973 alors qu’il déclare avoir pratiqué environ 5000 avortements illégaux. On diffuse même, le jour de la fête des mères, une vidéo montrant le déroulement d’un avortement.

En 1988, la nouvelle Constitution canadienne intègre la Charte Canadienne des Droits. Cette dernière dément les droits du fœtus ne le considérant pas comme un être humain. L’année 1988 marque un tournant de l’histoire québécois : la Cours suprême du Canada déclare l’article 251 du Code criminel inconstitutionnel et par ce fait, légalise le droit à l’avortement. Le Canada fut le premier pays occidental à décriminaliser totalement l’avortement.

Bien que certains conservateurs tentent de restreindre l’avortement aux seuls cas de problèmes de santé, rien n’en est ressorti à ce jour. Une autre requête de la part du conservateur Stephen Woodworth demandant de réexaminer la définition du fœtus vient d’être mise sur table, mais le ministre Harper ne semble pas intéresser à ramener un tel débat.

À ce stade, nous croyons que si une loi est abolie, c'est qu'il y avait des raisons de croire qu'elle n'était pas valable. Alors pourquoi vouloir la restituer? D'un autre côté, si des nouveaux éléments se rajoutent, n'est-il irresponsable de la part de Harper de les ignorer?